20 ans dans le secteur du recrutement – Le regard de Yann Benoit

Co-Fondateur et directeur de Whyness, Yann Benoit fête cette année ses 20 ans de carrière dans le placement et recrutement de personnel, le coaching et la transition de carrière.

Il y a 20 ans, Yann Benoit a débuté sa carrière dans le placement de personnel. Au fil de ses années d’expérience, il s’est également formé au Coaching. En effet, il a compris combien l’humain avait longtemps été oublié, tout comme les attentes des personnes qui cherchent un emploi ou souhaitent évoluer dans leur carrière. Pour y remédier, il a créé sa propre structure, Whyness.

Retour avec lui sur ce parcours qui a mené à la naissance d’une entreprise qui aide aujourd’hui plusieurs dizaines de personnes par an à trouver leur voie… ou leur nouvelle voie.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours, lequel a mené à l’idée de Whyness ?

J’ai d’abord fait une formation dans la micromécanique. A la fin de mes études j’ai moi-même été placé en mission temporaire par une grosse agence. Je me suis dit que ce travail était fascinant: trouver du travail aux gens ! J’ai compris que c’était ma vocation. Mais j’avais seulement 20 ans, il a fallu me former. Je suis alors passé par un apprentissage de gestionnaire de vente, puis j’ai obtenu un diplôme RH. Après quelques hasards de la vie, j’ai intégré une petite agence, qui a fusionné avec une une très grosse agence de placement.

En quelques années, je me suis rendu compte que cela ne me convenait plus, la démarche était plus axée sur le profit que sur les aspects humains. Ce qui me déplaisait.

Si bien que vous avez ouvert votre propre agence de placement ?

Oui ! Mais pas seul, avec un associé j’ai ouvert un bureau à Lausanne et un autre à Neuchâtel. Nous avons ensuite ajouté une partie coaching à notre société avec une autre personne. Dès 2014, nous avons rassemblé les services de recrutement, de coaching et de la transition de carrière. Suite au départ du 1er associé, nous avons créé Whyness fin 2018. À ce moment-là, nous avons obtenu la licence du travail temporaire. Ce fut une grosse évolution qui a mené à engager du personnel.

À partir de 2022, je serai seul à la tête de l’entreprise. En tout, la société comprend 11 personnes aujourd’hui, dont 2 personnes qui sont chargées de la partie administrative.

Avec mon expérience cumulée entre grosses et petites structures, j’ai pu trouver le juste milieu et créer une société comme j’en avais envie où l’humain et nos clients sont notre focus.

Quelles évolutions dans le recrutement et la transition de carrière avez-vous constatées ces 20 dernières années?

Avant tout, ce sont les techniques qui ont changé, notamment dans l’horlogerie qui est un de nos secteurs privilégiés. Les compétences des métiers ont également beaucoup évolué. En effet, en 2001, un horloger ou un mécanicien pouvait tout faire – tout le monde était généraliste. Aujourd’hui, chaque corps de métier a sa spécificité. Je dirais même que chaque personne a sa spécialité.

La façon de recruter a bien sûr énormément changé également. Auparavant, nous faisions des annonces presse, nous utilisions l’annuaire et des hommes sandwich ! Le recrutement se faisait beaucoup en physique, ou encore avec des affiches, des publications dans les journaux locaux. Aujourd’hui, évidemment, tout passe par le digital, alors qu’avant les dossiers étaient envoyés par courrier ou emportés à la main dans les entreprises. Il y a un monde entre les deux !

Et concernant les RH ?

Auparavant les structures RH étaient, là encore, généralistes. Au contraire, aujourd’hui ce domaine est devenu lui aussi sectorisé, spécialisé et hyper développé.

Quelles sont les attentes des candidats aujourd’hui ?     

Les candidats connaissent plus de concurrence pour un poste. La sécurité de l’emploi n’existe plus. Aujourd’hui, il est rare de voir quelqu’un faire – ou envisager de faire – toute sa carrière dans la même entreprise.

Pour un seul poste, il peut y avoir une centaine de postulants ! D’autant plus que maintenant, toute l’Europe peut se porter candidate avec l’ouverture des frontières et, plus largement, la publication des annonces en ligne.

Pour ces raisons, les candidats doivent désormais être très bien préparés, avec un dossier de postulation et un CV très bien faits. Ils sont aussi très à l’aise en entretien. Les méthodes ont beaucoup évolué à ce niveau-là. Ils ont compris que les entreprises se montrent plus exigeantes. De plus le savoir-être est devenu un facteur déterminant dans une embauche.

Enfin, les recrutements sont de plus en plus longs avec parfois jusqu’à 6 entretiens pour un poste de cadre. Ce qui n’était pas le cas il y a 20 ans. Les entreprises ne veulent pas se tromper, car un recrutement qui échoue, ce sont des dizaines de milliers de francs qui partent en pure perte.

Pour finir, quel regard portez-vous sur ces 20 dernières années ?

Ces 20 dernières années, j’ai beaucoup appris, que ce soit dans les différentes entreprises dans lesquelles j’ai travaillé, tous les gens qui ont croisé ma route et dans le domaine privé. Je sais aujourd’hui que lorsqu’on planifie un projet, une envie, il y’a ce que l’on imagine et il y’a la réalité. Ce dont je suis persuadé, c’est que le travail, l’honnêteté, la rigueur et les idées permettent d’atteindre des objectifs élevés.

Me voici donc au milieu de ma vie professionnelle, je me réjouis des 20 prochaines années, avec tout son lot de surprises.

L’important n’est pas le but à atteindre, mais le chemin qui mène à son objectif.

À l’occasion des 20 ans de métier de Yann Benoit, directeur de Whyness, nous vous proposons une série d’interviews sur les évolutions du recrutement et de la transition professionnelle. Retrouvez tous les entretiens publiés à ce jour:

La suite arrive bientôt !